Edwy Plenel quitte la présidence de Mediapart et, au moment de passer la main, il a accepté de nous livrer ses derniers scoops : les secrets de fabrication de dix enquêtes mythiques, qu’il a écrites ou supervisées, au « Monde » puis à Mediapart.
Anecdotes, regrets, polémiques, rencontre cachée avec le président de la République : l’homme qui incarne depuis quarante ans l’investigation dans les médias raconte comment le journalisme peut encore constituer un contre-pouvoir.
Alors que Mediapart multiplie les révélations sur Alexandre Benalla, la diffusion d’une conversation qu’il a eue avec son acolyte Vincent Crase provoque la panique au sein du pouvoir macroniste. Un lundi matin, deux procureurs et trois policiers débarquent au journal pour le perquisitionner.
En 2016, un an avant #MeToo, Mediapart publie sa première grande enquête sur les violences sexistes et sexuelles. Huit femmes témoignent de violences sexuelles commises par le vice-président de l’Assemblée nationale, l’écologiste Denis Baupin.
Fin 2012, Fabrice Arfi a de vagues indices et une intuition : il faudrait regarder de plus près le parcours du nouveau ministre du budget, Jérôme Cahuzac. Il ne peut alors s’imaginer que celui qui est chargé de mener la lutte contre la fraude fiscale fraude lui-même. Et qu’il ment sans sourciller.
En 2010, Liliane Bettencourt, plus grande fortune de France, est enregistrée à son insu par son majordome. Ces conversations volées et diffusées par Mediapart sèment la panique à l’Élysée, révèlent de gigantesques pratiques de fraude fiscale et des conflits d’intérêts en pagaille.
Au moment où Edwy Plenel intègre la rédaction en chef du « Monde », en 1994, le quotidien passe à côté du génocide des Tutsis au Rwanda. Le journaliste en est alors persuadé : il faut insuffler l’enquête indépendante à l’international comme en politique. La réussite est d’abord au rendez-vous. Avant le retour de bâton.
Le parcours d’Edwy Plenel a été parsemé de critiques. Du faux scandale du Panama au suicide de Pierre Bérégovoy, en passant par les affaires Baudis ou Ramadan, ou encore ses propos de jeunesse qui resurgissent : quelles leçons tirer des erreurs commises ? Que répondre aux accusations montées de toutes pièces ?
Le 22 avril 1988, sur l’île d’Ouvéa, des indépendantistes kanaks attaquent la gendarmerie. Mais l’offensive tourne au drame. Le premier ministre Jacques Chirac décide de mener un assaut meurtrier. L’enquête journalistique va établir les responsabilités cachées.
Le 10 juillet 1985, dans le port d’Auckland, un bateau de l’association écologiste Greenpeace explose, provoquant la mort d’un photographe et un scandale mondial. Les services secrets français assurent n’y être pour rien. Mais Edwy Plenel va découvrir un mensonge d’État.
La cellule antiterroriste mise en place par le président François Mitterrand ne se fixe aucune limite. Au cœur de son activité, la mise sur écoute de personnes jugées dangereuses pour le pouvoir, au premier rang desquelles Edwy Plenel.
Le 9 août 1982, des terroristes attaquent le restaurant Goldenberg, à Paris. Le jeune journaliste Edwy Plenel n’imagine pas que démarre alors une folle histoire qui verra d’innocents Irlandais être emprisonnés en raison de preuves fabriquées par une cellule de l’Élysée.