Racisme ordinaire : des victimes racontent
Table animée par Mathilde Mathieu et Lou Syrah journalistes avec Yassine F, chef d'entreprise, Molima, assistante de direction, Jonas Pardo, formateur, Laure-Line Inderbitzin, adjointe au Maire de Callac, Magali Lafourcade, secrétaire générale de la CNCDH
Face aux haines ordinaires, quelles mobilisations ?
Table animée par Ilyes Ramdani journaliste avec Patrick Baudouin, président de la LDH, Sarah Durocher, co-présidente du Planning familial, Graziella Crocetti, secrétaire de Lallab, Albert Herszkowicz, porte-parole du RAAR (Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes), Saphia Aït Ouarabi, vice-présidente de SOS Racisme
Artistes : "vous n'aurez pas notre peau"
Table animée par Khedidja Zerouali journaliste avec Médine, artiste, Tata Foxie, membre du collectif queer Paillettes
Qui connaît ce chiffre ? En France, plus d’un million de personnes par an sont victimes d’actes racistes, qu’il s’agisse de violences ou d’injures, de menaces ou de discriminations. Chaque mois, 100 000 vies sont visées en raison d’une prétendue race, d’une origine réelle ou supposée, d’une religion affichée ou non. Mais si le racisme fait plus d’un million de victimes, où sont passées les masses de témoignages ? Dans les grands médias, ces voix sont banalement étouffées : au mieux, leurs histoires indiffèrent ; au pire, elles incommodent ; de plus en plus, elles sont niées et délégitimées. Dans ce livre, nous avons rassemblé treize récits, parmi les plus frappants recueillis au fil d´un an et demi de travail, qui racontent un empoisonnement quotidien ou un basculement soudain.
Format 140 x 205 - 340 pages - À paraître en librairie le 5 mai 2023
Vous pouvez vous le procurer en librairie ou via le lien ci-dessous.
Le village de Saint-Jeures, réputé pour avoir sauvé des juifs pendant la guerre, n’est pas épargné par l’islamophobie. Quand Yassine, un jeune chef d’entreprise à son aise, décide d’y faire construire une maison et d’installer sa famille, les pires bruits se mettent à courir. Jusqu’à l’incendie.
Étudiant en 2008 dans une grande école d’ingénieurs, Jonas Pardo s’est investi dans une fanfare étudiante, où il était surnommé « le Juif ». Transgressions, humiliations, « blagues » répétées… Après une amnésie de dix ans, il témoigne d’un « harcèlement à caractère antisémite ». Mediapart a tenté de ranimer la mémoire des fanfarons de l’époque.
Les propos racistes lancés par un député RN à l’Assemblée nationale ont fait remonter des souvenirs poisseux chez bon nombre de responsables politiques qui ont eu à subir des insultes, des menaces et des préjugés en raison de leur couleur de peau. Ministres, députés, élus locaux ou cadres de parti, Mediapart les a interrogés pour tenter de tracer les contours de leur expérience.
Le 17 décembre, près de Montpellier, cette femme enceinte de 27 ans a été agressée par un inconnu alors qu’elle marchait dans la rue. Elle attribue ce geste gratuit à son voile, qui, depuis son adolescence, lui avait déjà valu de nombreuses remarques agressives ou paternalistes.
Après un penalty raté au dernier Euro de foot, la star a reçu des tombereaux de tweets haineux. Neuf personnes ont été entendues par la police, l’une a déjà été condamnée pour « provocation à la haine raciale ». Mediapart a rencontré des jeunes gens inconscients du danger des clichés qu’ils véhiculent. Voyage de l’autre côté de l’écran.
À Nice, une jeune apprentie a subi le racisme de son employeur au point de tomber en dépression et de devoir stopper sa scolarité. Sa plainte déposée fin 2020 a été classée en raison de la prescription. Dans sa famille, certains regrettent que l'État et des médias contribuent à la « stigmatisation » de la communauté tchétchène.
D’après nos informations, une quinzaine d’étrangers, enfermés début janvier au centre de rétention de Nice, ont déposé plainte après qu’une bande-son pornographique a été diffusée dans les haut-parleurs du bâtiment. À l’heure pile de la prière pour les musulmans.
Après avoir subi des brimades racistes pendant quatre ans, six gendarmes du même escadron ont alerté leur hiérarchie et le Défenseur des droits. Deux d’entre eux portent aujourd’hui l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme. Ils estiment que la justice française a minimisé leur préjudice, évalué à seulement 5 000 euros.